Chasse 2015 / 2016 - mardi 11 août 2015

On reprend l'écriture ...

En cette nouvelle journée de chasse, j'ai décidé de me concentrer sur le brocard observé la semaine précédente.

7 jours sans sortie, le territoire doit être calme.

Je suis concentré sur mon objectif, et en sortant de la voiture, je me dis

"Chevreuil, uniquement chevreuil ....

les sangliers éventuellement on verra plus tard !!

Le renard ? Laisse le !!! Juste chevreuil !"

Si bien que j'absorbe rapidement les 850 m qui me sépare de mon affût au sol. Je monte rapidement mais discrètement, et ne m'arrête que très peu.

Je contourne la zone de gagnage de la chevrette. Les derniers mètres sont les plus difficiles.

7h40, je suis en poste. Ce matin là, je me dis beaucoup de chose ... À peine arriver, je sais que cela durera ¼ d'heure.

Je dois être devin. 7h55 j'entends du bruit, devant moi sur ma gauche. Il arrive par la gauche, s'arrête une fraction de seconde sur ce petit promontoire circulaire. Je n'aperçoit qu'un seul bois, bien blanc, ainsi que son chanfrein.

Il emprunte la coulée, descend le bancaou* et disparait presque instantanément, me laissant juste entre apercevoir son dos.

Il continue de descendre à travers le maquis, je ne le vois plus mais je l'entends.

Je me dis qu'il va me contourner et me prendre au vent, aboyer, et prévenir les collègues. Il n'en sera rien.

Waouh ! C'est déjà pas mal mais n'aurais je pas gaspiller une occasion ????

Pas le temps de respirer que 5 minutes plus tard, par la même coulée, arrive pas un brocard, mais LE brocard.

Le fameux 6 que j'ai vu la semaine dernière. Il se présente face à moi au travers de la végétation, il bombe le torse pour montrer que c'est lui le patron.

Il grignote un bourgeon, puis deux. Là, il y a comme un truc qui frappe dans la poitrine !

Bon calme toi !! Il commence à descendre derrière ce gros cade, alors que le bras d'arc est déjà monté, je commence mon armement pendant qu'il passe derrière justement.

Le nez au sol il réapparait. Bien sûr il ne m'a pas vu, et pas senti ... Par contre de mon côté, j'ai tout foiré.... un armement trop aléatoire, la peur qu'il parte si vite , donc je n'ai pas posé mon tir (spéciale dédicace à Yann qui me le répète souvent).

Trop tard la flèche est déjà partie ! Malheur, dans cette trouée, juste adaptée au corps de l'animal, ma flèche passe derrière. Elle tape une pierre hors de mon champs de vision et reviens, encoche en avant, vers le brocard.

Ce dernier n'a pas demandé son reste pour s'échapper en deux bonds.

Il n'a pas aboyé mais moi j'ai failli pleuré !

Je me suis pris la tête à deux mains, alors que mes jambes tremblaient encore. Je ne comprends pas cette trajectoire, alors j'écoute et je jumelle tout de même, tout d'abord vers ma flèche posée au sol, mais aussi en direction de la fuite de l'animal. Rien à première vue.

Je patiente 20 minutes, en repassant en boucle dans ma tête cette scène... Je vais chercher ma flèche discrètement.

Pas un indice sur le tube. Pas de poil, pas de sang.

Je retrouve l'impact sur cette pierre. Je comprends toujours pas : elle est hors de ma vue.

Je retourne me poster, sait on jamais.

Je ne tiens plus, dépité et au bout de 10 minutes, je lève l'ancre et retourne à l'anchuss. Observe encore et toujours mais pas d'indices. Je suis la piste sur une vingtaine de mètres. Je distingue bien les empruntes sur le sol mais pas une seule goutte de sang comme je le présentais....

Je rentre tranquillement, mais désespéré. Je cherche le réconfort au travers de quelques messages ou conversations avec les copains...

Cela reviendra dans la journée, me motivant pour une nouvelle sortie le lendemain.