Chasse 2015 / 2016 - Week end du 28 & 29 Novembre
Enfin !
Voilà quelques invitations que je n'avais pu honorer. Quelques invitations pour cette chasse en moyenne montagne dans les Alpes de Haute Provence, mais à chaque fois quelque chose m'empêchait de m'y rendre.
Cette année, permis national validé, je trouverais bien une occasion. C'est mon ami Estève qui me tannera pour que nous arrivions à arpenter le territoire qui m'invitera donc cette fois.
La date est bloquée au mois de novembre, fin du mois, et nous nous laisserons rêver à une certaine gloire à chaque coup de fil de préparation.
Malheureusement pour nous, mais heureusement pour d'autres, le bracelet de mouflon a été utilisé sur un beau bélier d'environ 6 ans, au mois d'octobre. Nos rêves nous ramènerons vers les chamois, que nous savons très méfiant....
Les deux jours en semaine, 25 & 26 que nous avions arrêtés, ne seront finalement pas les bons. Quelque fois les obligations professionnelles prennent le dessus sur la passion. Ce n'est pas grave, nous repoussons de quelques jours pour y aller le week end.
Nous finalisons les préparatifs et nous aurons le bonheur de partager ce week end avec Yann et son fils Morgan.
Le rendez vous est pris au samedi matin à 8h30 avec Estève. Nous ferons la route ensemble depuis Aix en Provence. À la sortie de l'autoroute, nous rejoignons Morgan et direction cette magnifique chasse.
Il nous faut rouler jusqu'à prendre un chemin ONF. Aux détours des virages, nous apercevrons deux chevreuils. Le ton est donné.
Arrivé à la chapelle, il est temps de laissé la voiture et de commencer la montée vers le camp au travers des bois.
Malgré le fait de connaitre l'accès, la difficulté pour arriver au campement, le bonheur que cela sera quand je serais là haut ..... et bien j'ai dégusté dans la montée !!!!
1 h de marche sur un petit sentier, avec devant moi un jeune, avec une endurance phénoménale, réalisant des trekks incroyable, et un moins jeune mais ayant adapté son entrainement physique pour l'occasion.
Je n'ai ni souffle, ni rythme cardiaque ni jambes ... Je fais régulièrement des haltes, et mes compères m'attendent.
Je les invite même à prendre un peu d'avance voire même à rejoindre le camp pour les dernières dizaines de mètre.
A chaque pas dans les feuilles, à chaque moment difficile, je contemple la chance que j'ai d'être là, et me dit que si jamais St Hubert étais avec moi ce week end, et bien je l'aurais mérité.
Il me semblait faire un pèlerinage, la montée à Notre Dame de la Garde .... (tiens, c'est une idée pour l'entrainement !!! )
Il est 11h30 et j'arrive enfin en haut.... Je sais maintenant ce qu'il est indispensable dans le sac, et ce qui est vraiment superflu et inutile !!!
Cela fait du bien d'être arrivé !!
On défait un peu le paquetage, petite inspection des tentes et du campement .... rien de très grave à signaler. On installe les matelas et duvet ....
Merci Pascal pour le prêt de la tente ;-)
Il est midi, on grignote un bout au soleil, avec une légère brise venant du Nord et un paysage à couper le souffle ...
Les couleurs automnales rendent les lieux magiques ....
12h45, nous sommes fins prêts pour une après midi de chasse, passage à la source pour remplir les gourdes et nous voilà parti.
Esteve chassera au Nord, Morgan et moi au Sud, revenant vers le Nord.
Morgan est déjà parti et j'observe le cirque devant moi.
Au bout de quelques minutes à jumeller, 3 chamois déboulent dans un pierrier à environ 200 m. Je soupçonne Morgan d'être à l'origine de cette arrivée... Mais non, je l'apercevrait bien plus haut.
Les 3 animaux sont bloqués dans le pierrier et j'approche doucement en contournant les arbres, en utilisant le relief, et en revenant à bon vent, je me dissimulle sous un très gros arbre.
Ils sont devant moi à encore 70 m. Puis d'un coup, ils redémarrent, montent un peu vers le Sud, puis repartent face au vent vers le Nord.
Déjà cela commence bien.
Je continue donc à jumeller avant de repartir, et là j'aperçoie un autre chamois, très haut, très loin.... Je le contemple, et lui tire le portrait ...
Je reprends mon chemin à couvert, tout en vérifiant de temps en temps la position de ce chamois, quand, sur la même courbe de niveau, un autre chamois, pose lui aussi sur un rocher avant de se camoufler entre les quelques arbres devant lui.
Le pourcentage de la pente est assez soutenu, mais un chamois descend tranquillement vers mois .... Oh, il est encore très loin, très très loin, mais il descend et moi je monte.
Je profite du couvert et des passages à l'ombre pour progresser et monter.
Je fais de petites pauses et jumelles ... cela serait bête d'être repéré en plein effort.
Un gros bosquet, je suis derrière mais j'entends descendre devant moi. Je suis positionné, la main à saisi la corde. Le battement cardiaque s'accélère ...
Horreur !!! je vosi le groupe de chamois venant de la gauche arrivé à fond et passer 60/70 m au dessus de moi .... Arrivant à 3, j'en vois 4 sortir et emprunter un pierrier.
Je me dis que dans la fuite, ils ont pris celui que je convoitait !
Je reprends mes esprits, et reste quand même sur le qui vive .... Au bout de 5 minutes, je vois pas sortir le chamois à 35 m au dessous de moi dans la végétation !!!!
Il a gagné ... je l'observe encore descendre au milieu des herbes ... Il passera complètement en bas ....
Je commence à rester sur la même courbe de niveau... et je me demande encore comment ces animaux peuvent arriver à galoper sur ces arêtes, là où j'ai dû mal à avancer sereinement.
Je progresse donc très lentement en faisant très attention où je mets les pieds, où je me tiens, à chaque pierre.
J'arrive près d'un arbre mort, juste en dessous une belle draille. Je me pose un peu, observe, écoute et attends.
Juste le vent balayant les feuilles, rien de plus .... Les minutes sont longues et la posture douloureuse.
Un petit message à Estève pour connaitre son après midi, il m'indique que 3 chamois viennent dans ma direction.
Je me prépare et surveille la coulée au dessus ... S'ils arrivent par là, ils ne pourront me discerner qu'une fois la flèche partie en leur direction.
J'attends toujours, quand dans mon dos, j'entends du bruit. Je pivote le buste, vois un chamois passer sous moi à 30 m environ et s'arrêter juste dans la trouée. IL tourne la tête vers moi, m'observe 2 secondes et redémarre !
MERDE !!!
Encore une occasion de ratée.... ... Mais un bon moment quand même.
Je croyais rêver en entendant bêler, mais Morgan me confirmera le soir qu'un chamois bêlait bien non loin. Il lui viendra d'ailleur dessus.
Je commence à descendre quand je rejoint Morgan. Rapide débrief de l'après midi et nous redescendons tranquillement vers le camp.
Arrivé en bas, 2 chamois démarrent et descendent vers un petit bois, il nous reste du temps avant de ne plus y voir. Morgan, restera à proximité, pendant que j'irais exploré ce petit bois.
Arrivé en haut , je sors discrètement sur la mini prairie... Dans l'ombre des arbres, j'apercevrait un chamois traverser .... 50 m. J'avance rapidement pour essayer de couper sa trajectoire et me pose à même le sol. Je l'entends avancer dans le couvert mais ne le reverrais pas.
Je rejoins Morgan et nous rentrons au camp où Estève nous attends déjà.
Yann, monté dans l'après midi arrivera quelques instants plus tard.
La soirée se passe bien autour du poêle, des récits, des photos, de la stratégie du lendemain, des tranches de gigot d'agneau de Lozère cuites au feu de bois...
Des bons moments entre potes ...
Après une nuit pas trop fraiche malgré la date et l'altitude, le petit déjeuner est vite pris au coin du feu.
Nous préparons rapidement nos sacs avec casse croûte, car nous avons décidé de chasser toute la journée.
J'irais trainer mes chaussures dans le Pierrier Sud, et les bois qui y sont proches.
7h00, le départ est donné, j'avance tranquillement et en arrivant sur une trouée dans la végétation, j'observerai en haut de la montagne, un groupe de mouflons ....
Mouflons que nous n'avions pas vu la veille. Une petite photo vite fait et on continu à avancer prudemment, discrètement malgré les feuilles et en surveillant au dessus et en dessous.
Je traverse donc la première partie du pierrier. A peine suis je dans la bande enherbée, que Morgan, plus haut, m'indique la présence d'un chamois entre nous mais légèrement sur ma gauche.
Je progresse lentement, j'avance surement et discrètement. Au bout de 20 minutes, toujours pas le bout de corne, ni le moindre poil de chamois... Il a du se volatiliser ou tout simplement se faufiler entre les rochers.
Je profite de cet instant pour me poser et observer la vallée, quand j'entends des pierres rouler ... Un chamois ???
Non, un premier groupe de mouflons de 10 animaux traversent le pierrier bien au dessus de moi. Dans le lot, deux beaux mâles.
Je les verais descendre dans une combe, puis de mon pic les observerais se mettre au soleil sur des énormes blocs rocheux ....Difficile de donner une distance, mais même aux jumelles, ils n'étaient pas proche.
Je resterais perché sur mon promontoire un petit moment, à guetter la forte pente sous mes pieds.
D'ailleurs, j'y trouve des laissées de mouflons "fraîches" enfin, encore tiède !!! Ils devaient être par là il n'y a pas bien longtemps...
Je reprends mon chemin et commence à descendre le petit bois en bordure du pierrier. Cette descente est assez difficile par les feuilles qui jonchent le sol et qui se dérobent sous la semelle ... On y va toujours prudemment et tranquillement.
J'arrive enfin vers le bas du pierrier, et entends des déplacements en sous bois. Je me tiens prêt mais je crois que c'est le vent qui me jouera des tours.
Je traverse rapidement le pierrier pour me retrouver une fois de plus en limite d'un bois assez clair et y faire un affût.... Je prends le soleil mais pas d'animaux en vue.
Il est bientôt midi et entre le petit déjeuner qui est loin et la marche de ce matin, mon estomac commence à m'interpeller .... Je contourne un morceau de pierrier et me trouve un petit spot stratégique pour le déjeuner. Plusieurs drailles de visibles, et un nouveau vallon offrant un spectable visuel hors du commun.... Différentes variantions de marron, orange et jaune .... Les couleurs de l'automne quoi !
Cette pause d'une heure environ m'aura permis de recharger un peu les batteries !
Je me remets en route en descendant ce vallon sur l'arrête, là aussi avec prudence.
Qaund j'arrive enfin à rejoindre le creux du vallon, le niveau des feuilles est impressionnant. Je trouve la partie supérieure d'un crâne de sanglier.
Yann m'a prévenu de leur présence dans ce bois ci. Je commence à remonter la pente, non sans peine. Toutes ces feuilles .... Parfois j'en aurais jusqu'aux genous ... Là encore faut faire attention de ne pas glisser !
13h35, alors que je suis dans la montée en faisant des longs lacets, mon attention est attiré vers le haut par des déplacements dans les feuilles.
Que vois je arriver ??? Un beau sanglier des montagnes, à la robe grise, bien charpenté.
Il passera au dessus de moi à 50/60 m et derrière un énorme bloc de rocher retenu par les arbres. Puis il disparaitra derrière l'arête du vallon sans que je ne le revoie. Je l'entends encore un peu.
Quel bébé !! Il est passé tranquillement sans pression. Je reprends un peu espoir d'en voir un autre mais non, cela sera le seul.
Je dois bien mettre une heure de plus pour arriver en haut du vallon tellement ce fut raide. Arruvé en haut, le sol est balayé par le vent, les feuilles ont disparues et il est plus facile d'évoluer, mais c'est sans compter justement sur ces rafales, plus violentes. Je rebascule à l'abri dans les feuilles, mais là le terrain est beaucoup moins pentu.
Je fais une petite halte sur la prairie d'hier soir où j'ai aperçu le chamois. Un peu épuisé, je fais une petite sieste allongée dans l'herbe. 1/2 heure plus tard, je me réveille en sursaut. Je rêvais qu'Esteve criait "Les chamois, ils sont là !!" Mais non, je suis bel et bien seul !
Je remonte encore un peu pour rejoindre Morgan venu affûter dans le coin.
Il est 15h30, nous debriefons rapidement puis continuons encore un peu. Dans une heure, rendez vosu au campement qui n'est plus très loin.
Je profiterais au maximum des derniers instants et de la couleur que donne le soleil aux différents éléments du paysage.
Arrivé au camp, Morgan et Estève sont déjà là et leurs affaires prêtes. On se raconte mutuellement nos journées...
Yann arrive et fait de même, pendant que nous rangeons nos affaires.
Mes compagnons auront vus beaucoup de chamois côté nord, le sud en fut plus pauvre....
Il est temps de descendre, bien que physique, la descente se fera plsu rapidement que la montée. Nous arrivons aux voitures et il est temps de se séparer.
Comme à l'aller, Estève et moi ferons route ensemble.
Quel merveilleux Week end mes amis.
De bons moments, un beau territoire, de nombreux animaux, un bivouac, des amis, le bonheur quoi.
Les images en tête me feront passer une bonne nuit ...
À bientôt chères montagnes, pierres, feuilles, bois, chamois, mouflons et sangliers du Vanson.